Éphéméride 329 : Racine -

« Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. »
Je recopie Racine, il ne m’en voudra pas
Car c’est une façon de montrer ma ferveur
Pour de si grands auteurs — ceux que l’on oubliera.

Car qui, parmi tous ceux qui encombrent les bancs
D’une Université de la racialité,
Du féminisme fou allié à l’anti-blanc

Peut réciter encore ce vers du passé ?

Autrefois les barbares qui ont tout brûlé
Avaient des chefs rêvant pourtant d’être Empereurs
À la façon romaine, et qui ont préservé
Au moins l’imagerie évoquant la grandeur.

Et au fond des couvents, des moines appliqués,
Ignorants de ces rustres causant la terreur
Ont recopié les livres qu’ils avaient sauvés

Que nous lisons toujours sur nos ordinateurs…

Mais maintenant plus rien n’échappe à la bêtise
Et les “influenceurs”, apôtres des “réseaux”
De la langue française n’en font qu’à leur guise
Remplacent les poèmes par la vidéo

Confondent politesse avec des “noms d’oiseaux” !

Éphéméride 328 : Mauvais sens

C’est le Palmaminable le dernier virus
Que les médias branchés répandent à gogo
Pour se changer un peu de tous ces vilains Russes
Mais en ayant pourtant des frissons dans le dos…

On se refile un article, comme une “ligne”,
On fait pleurer les braves gens sur le malheur
D’un de la profession, à qui on fait des signes,
Pour qu’il ne crache pas le morceau, l’amuseur…

Car ils en étaient tous, en douce de ces gens
Qui confondent alcool avec alcaloïde
Et boivent du bon vin à prix exorbitant
Dans des verres-seringues, ces humanoïdes!

« Mais pourquoi donc ceux-là ne sont-ils pas venus
Faire avec nous la fête, au lieu d’aller rouler
En sens inverse, sur la route, nuit venue ? 
Avec nous tous ils se seraient bien amusés,

À mon spectacle j’aurais pu les inviter ! »

Éphéméride 327 : IA ?

À quoi bon un poème chaque jour écrit ?
Comment un grain de sable pourrait-il percer
Même en usant de la plus féroce ironie
La carapace de tous ces Tatoos tatoués ?

La mode est aujourd'hui aux bidules bavards
Qui pourraient remplacer beaucoup de journaleux
Et font presqu’aussi bien que les nouveaux thésards
Pour peu que le jury ne soit pas sourcilleux.

À quoi reconnait-on aujourd'hui la copie
D’un étudiant réel et pas de ce robot ?
Celle de la machine se lit sans souci,
Et sans la moindre faute, on ne le voit que trop !

Dans ce monde à l’envers l’erreur sera le signe
De quelque intelligence qui n'est pas figée
Capable d’inventer sans la moindre consigne
Ou bien de se tromper, mais de se corriger,

Et de bien se moquer de la fausse pensée !

Éphéméride 326 : Incompétence

Comment se rebeller contre un déclin voulu
Par ceux que les Français ont placé à leur tête
Contre tous ces laquais qu’ils ont pourtant élus
Et qui n’ont d’autre but que leur bonne retraite ?

L’incompétence règne au niveau le plus haut,
Et tout le monde y va de son préchi-précha ;
On s’étripe à la Chambre, où Madame Rousseau
Parle au nom de l’absent Marquis de Carabas.

La France est divisée, mais ce n’est plus en deux :
Droite et gauche ont chacun fait de nombreux bâtards
Qui ont de leur côté joué les songe-creux
Rassemblant quelques uns à l’abri des regards,

Multipliant les groupes, les apellations
Comme pour les bons vins, mais sans la qualité.
Et buvant du pouvoir sans la modération
D’usage quand on l’a quelque peu saupoudré…

Et au premier virage est la loi défoncée !

Éphéméride 325 : Neiges d'antan

 « Le temps s’en va, le temps s’en va, Madame ;
Las ! Le temps non, mais nous nous en allons. »
Qui donc mieux que Ronsard a dit que cette flamme
S’éteignait à la fin, malgré nos précautions ?

Mais la poésie, elle, serait éternelle
S’il pouvait y avoir des passeurs sur la rive, 
Autres que ceux qui font dans l’immigrationnel :
Les passeurs de savoir, eux sont à la dérive

Dans une société où règne Trimalcion,
Où l’argent est la seule valeur qui soit sûre
Où l’on achète tout, où tout se vend, au nom
De la “Libre Entreprise”, et sa progéniture

D’amuseurs ne voyant que dessous la ceinture
Qui peuvent devenir même des Présidents ;
Société par actions vendant la pourriture
Aux nouveaux parvenus, et qui met à l’encan

Les plus grands noms jadis de la littérature
Parce qu’ils ne sont plus aujourd'hui bien pensants !
La poésie aussi est mise à la torture,
Sur les réseaux, et n’est pas sauvée pour autant

Quand elle est devenue l’otage d’Orelsan…

Éphéméride 324 : Numériguerre

 Elon Musk aujourd'hui est le chef des armées
Sur le front ukrainien : “StarLink” et ses milliers
De satellites sont le moyen d’échanger
Avec les drones des données, pour les guider.

S’il choisit de fermer l’accès à internet
Par son réseau, aux militaires Ukrainiens,
La face de la guerre changera tout net :
C’est lui le Cléopâtre des américains !

Il faudrait bien pousser encore un peu plus loin
La façon numérique de faire la guerre :
Au lieu de bombarder et tuer des humains
On pourrait revenir au temps de Lagardère

En faisant sur écran un duel moins sanglant
Opposant Zelensky (et Biden), et Poutine 
Comme font les enfants d’aujourd’hui, en jouant,
Sur leurs tablettes, sous la table, à la cantine,

On compterait les points, — et vive le gagnant !

Éphéméride 323 : La bonne affaire

Voilà le Père Ubu, Joe de son vrai nom
Qui vient fanfaronner comme roi de Pologne ;
Il a promis de vaincre le petit espion,
En se servant de Kiev, sans la moindre vergogne.

Et pendant ce temps-là, la France décrépite
Fait de bonnes affaires sur les munitions ;
Si l’énergie est chère, il est une pépite :
La force de travail de sa population ;

On allonge le temps pour avoir la retraite
Et le Caca 40, s’en réjouit déjà :
Grâce au Covid-19 il avait fait la fête
Engrangeant des profits — en veux-tu, en voilà !

Ce n’est pas Martinez, en jouant les gros bras,
Qui va les empêcher, les multimillionnaires
De faire de l’argent sur votre dos, les gars !
La guerre encore un coup sera la bonne affaire,

Puisque des deux côtés on n’attendait que ça !

Éphéméride 322 : Chef étoilé

Du temps de Rabelais les vendeurs de fouaces
Avaient bien causé les guerres pichrocolines ;
Mais aujourd'hui les drones, les avions de chasse
Comme des petits pains sortent de nos usines.

Monsieur le va-t-en-guerre enfile l’uniforme
De grand chef étoilé, mais son Grand Restaurant
Se nomme Pentagone ; il est la plateforme
Européenne du Fast-Food-Krieg allemand.

Zelensky est prié de la mettre en veilleuse :
Il a joué son rôle de marchand de guerre.
Et quand il demandait de simples mitrailleuses
On lui a proposé de bien meilleurs Panzers.

Mais maintenant il doit laisser les maîtres-queux
S’occuper des fourneaux : ayant perdu les guerres
Ils sauront comment faire, excusez-les du peu,
Avec le sang des autres, perdre la dernière,

Mais en tirant quand même les marrons du feu !

Éphéméride 321 : ”Tout doit disparaître”

 C’est la formule consacrée par les marchands
Qui veulent liquider ce qu’ils n’ont pas vendu ;
Mais aujourd'hui on voit que le même slogan
S’applique à tout ce que nous sommes devenus.

La musique n’est plus qu’une série de basses
Tonitruantes dans les oreilles des zombies
Qui marchent dans la rue tenant la tête basse
Avec des écouteurs et ont l’air ahuri.

Les livres maintenant doivent faire cent pages
Avec un résumé écouté sur touiteur
Pour se donner un air d’être un peu “à la page”
Et devenir plus vite des “influenceurs”.

”Jean” déchiré baskets et blouson mat’lassé
Barbe et crâne rasé, — même chez les bobos,
Le”Burger” devenu le repas obligé,
La cuisine “Metro” sévit dans les restos…

Nous sommes condamnés : notre monde prend l’eau.

Éphéméride 319 : Réalité

Le pire est toujours le plus certain d’arriver,

Et les incompétences à tous les niveaux
Ne font que renforcer la probabilité
Du désastre voulu par l’étoilé drapeau.

Il faudrait ignorer les signaux de fumée
Annonçant que la fin d’un certain monde est proche ;
Il faudrait regarder ailleurs, et à côté,
Il faudrait négliger ceux qui nous font les poches.

Puisque le mouvement de balancier nous mène
À reculons de la pensée vers la bêtise
Vers l’abandon d’une critique souveraine
La marchandisation érigée comme église !

La recette est ancienne, elle est toujours valable :
Au peuple dans un stade un peu de balle au pied
Lui promettre la Lune à défaut des coupables,
Et même à l’occasion le laisser défiler

Sans changer un iota au projet véritable !

Éphéméride 318 : Jaurès

En mil huit cent quatre-vingt quinze, Jaurès déjà,
Disait que le capitalisme en lui portait la guerre
« Comme la nuée porte l’orage », et cela
N’a cessé d’être vrai, et sur toute la terre.

Et dans la presse aussi, même certains journaux
Regardent les profits des grosses entreprises
Comme prise de guerre et montent au créneau
Pour en demander plus, en ignorant la crise

Qui frappe le bas-peuple, bientôt remplacé
Par des sous-prolétaires que l’on peut traiter
Comme au bon vieux temps d’avant les congés payés,
Que l’on prend et qu’on laisse, que l’on peut jeter.

Pour tuer, les milliards ne sont qu’un fifrelin
Mais qui rapporte gros, remplissant d’autres poches
Que celles de l’État qui, se croyant malin
Emprunte à tour de bras, garanti par les boches,

Qui nous font des risettes et se frottent les mains… 

Éphéméride 317 : Lunettes

 Il me faudrait peut-être changer de lunettes
Pour regarder le monde, aller du noir au bleu,
Car il est évident que pour peu qu’on s’y prête 
On peut voir autre chose que les faits affreux.

L’idéal qui porta ma quête d’absolu
Dans ma jeunesse si lointaine maintenant
S’est avéré trompeur — j’ai fait comme j’ai pu
Pour condamner ce que j’avais loué longtemps.

Mais puisque je récuse qu’il y ait un “Dieu”
Pourquoi vouloir penser un Paradis sur terre ?
Thomas More croyait que tous seraient heureux :
Son “Utopie”, de fait, eût été un Enfer !

Oui la guerre est partout, les “cybercriminels”
N’ont de cesse de faire les poches des gens…
Mais peut-être faut-il de quelques étincelles
Faire un grand feu de joie pour les mettre dedans ?

L’intelligence n’est pas rien qu’artificielle !

Éphéméride - 316 : Marchands de mort

On ne juge jamais que ceux qui sont vaincus.
Toute guerre a deux faces mais l’une est sans tain
On ne voit jamais rien de l’autre, l’inconnu,
Tout dépend du côté où vous met le destin.

Dans l’Histoire jamais on ne connaît d’échecs :

Celui qui a perdu forcément avait tort
Et le vaincu n’est plus que comme un port à sec
Où traînent dans la boue les chaînes des corps morts.

Ce qui l’emporte c’est plutôt que le destin,
La fable le dit bien, la raison du plus fort ;
Mais avant que l’issue ne se dessine enfin
Des deux côtés prospèrent les marchands de mort ;

« Lupus est homo homini », Plaute l’a dit
Dans une comédie assez peu ragoûtante,
Lui qui vécut longtemps bien avant Jésus-Christ ;
Mais jusqu’à aujourd'hui, les batailles sanglantes

Ont toujours eu des prêtres qui les ont bénies....  

Éphéméride 315 : Les gens

 Tout s’achète et se vend, même jusqu’aux enfants,
Dont les parents tirent profit pour leur image ;
Comme autrefois Cosette avait vendu ses dents
Sur les réseaux, bébé maintenant a sa page…

Comment croire qu’un jour on pourra changer ça ?
La société du fric pourrit même les gens
Qui ne sont rien du tout mais qui ne rêvent pas
D’autre chose que de grattage et jeux d’argent…

Ce n’est pas seulement le poisson qui, dit-on,
Par la tête pourrit, mais les gens du commun
À force de publicité, télévision
Au sortir de l’école où l’on n’apprend plus rien.

Il faudrait, je crois bien, supprimer les réseaux
Ce torrent de mensonges et de futilités,
Ces marais où l’argent maintenant coule à flot
Ces tribunes données à l’imbécillité,

Où ceux qui nous gouvernent sont bien les premiers !

Éphéméride 314 : En Ballon

Jules Verne a écrit “Cinq semain’ en ballon”
Mais ses héros partaient pour explorer l’Afrique
Et avaient décollé de la perfide Albion.
Ces jours-ci un ballon effraya l’Amérique,

Lancé, dit-on, depuis l’Empire du Milieu,
Et transportant peut-être un grand nombre d’espions
Numériques, lorgnant des secrets très précieux…
Mais on l’a fait tomber — merci, Joe Bidon !

Je me souviens du bruit qu’avait fait cet “U2”
Qui avait survolé la “patrie soviétique” :
Abattu par des missiles, en moins de deux,
Pilote capturé, crise diplomatique !

À regarder cela, on peut être effaré
De voir les jeux d’enfants que mènent les États
”Gendarmes et Voleurs”, notre jeu préféré
Se finissait toujours en riant aux éclats…

Mais aujourd'hui on se massacre, on ne rit pas.

Éphéméride 313 : Libre entreprise ?

Le Capital est fou et Marx avait raison.
Pourquoi faut-il toujours conquérir des marchés
Et vendre des produits qui n’ont d’innovation
Que l’emballage vert et la publicité ?

Toujours plus, toujours plus… refrain des actionnaires
Et celui des enseignes dont l’anglomanie
Fait douter d’être en France, cet État précaire,
D’Amérique et d’Afrique faite colonie.

Je suis pour le progrès de la technologie
La recherche des lois gouvernant l’Univers,
Pour l’invention qui peut faciliter la vie
Mais pas pour “le Marché” et ses effets pervers.

Faut-il vraiment cinquante sortes de yaourts ?
Des centaines de boîtes pour des cosmétiques ?
Pourquoi tant de produits ont une vie si courte
Sinon pour vendre plus ? Idée machiavélique…

Le problème n’est pas dans la propriété,
Et Proudhon avait tort ; mais la libre entreprise
Elle, n’est que du vol en offre déguisé,
Et au consommateur, soumis à son emprise

On vend même la cure pour le dégriser ! 

Éphéméride 312 : Capital

Le verre à moitié vide ou bien à moitié plein ?
Je le préfère entier ou bien boire au goulot !
S’agissant de la vie, la mienne, je le crains,
Pourrait bien se vider, mais je n’y tiens pas trop.

Il fait beau, il fait frais, je me sens plutôt bien,
Il serait temps peut-être de tourner le dos
À tous ces faits odieux qu’on lit chaque matin
Et regarder au loin, non pas dans le rétro !

On ne changera rien, promenant des ballons,
En agitant les bras et en vociférant :
Dans cette foule on a presqu’autant d’opinions
Que de gens qui défilent, et ne sont pas contents.

Il est lointain le temps de ces révolutions
Qui chaque fois faisaient des morts aux barricades,
Et chaque fois donnaient au peuple un histrion
Qui bientôt lui faisait endurer l’estrapade…

Renverser le chaudron où bout le capital
Plutôt que quémander d’en prendre une goulée,
Ce serait aujourd'hui une faute fatale
De jeter cette soupe de commodités

Auxquelles peu de monde est prêt à renoncer !

Éphéméride 311 : l’Histoire ?

La poussière d’étoiles dans le ciel profond
Devrait tout un chacun, s’il osait regarder,
En ciron transformer, et lui montrer qu’au fond,
Cela ne sert à rien de battre le pavé.

L’Histoire n’est rien d’autre qu’une construction
De pièces et de morceaux, de lambeaux de récits
Un kaléidoscope où tourner le bouton
Fait varier le thème jusqu’à l’infini.

Existe-t-il vraiment une leçon pratique
À tirer des images qu’on voit défiler
Comme en une lanterne que l’on dit magique
Et qui ne sont jamais que des clichés triés ?

L’univers non créé continue de s’étendre
Et il le fait toujours en toutes directions
Sur la Terre ce flux a fait l’Homme s’épandre
Qui n’a cessé depuis avec obstination 

D’élever des Palais pour les réduire en cendres !

Éphéméride 310 : Bienveillance

Ils ont bien défilé, bien sagement, tous ceux
Qui ne tolèrent pas que les ajustements 
Des financiers se soldent par un an ou deux
À travailler en plus — ils l’ont dit nettement !

Mais le gouvernement a maintenant compris 
Qu’il ne lui fallait plus lancer ses supplétifs
Pour casser des vitrines, piller un “Monoprix”,
Ni taper sur la foule, à la moindre manif !

Alors il laisse faire, et tous les syndicats
Se réjouissent de la “participation”
Devant tous les micros, et pendant ce temps-là
Les députés se comptent, et la loi voteront.

« Pas d’omelette sans casser des oeufs », dit-on.
Personne ne souhaite user de la violence…
Mais à quoi peut servir la manifestation
Qui se fait sur le mode de la “bienveillance”

Contre un pouvoir obtus qui méprise la France ?